dimanche 13 février 2011

The Grudge.

Neuf heures du matin, ciel bleu hivernal, l'air glacé me lacère les joues. Blottie dans mon manteau je remonte une avenue principale quand je te vois arriver de loin à contresens. Sans même y réfléchir une seconde je me fige et change subitement de trottoir. Je sais qu'à cette distance, tu m'as vue, reconnue. Par ce geste clair je te dis ce que tu n'as jamais entendu.
Je te méprise, toi, ce personnage creux drapé dans un costard. Je hais tout chez toi, ta façon de marcher, de fumer, de parler. J'essaie après toutes ces années de comprendre ce que j'ai pu aimer en toi au point de me bousiller. Claquer l'argent des bourses dans tes clopes, les nuits dans un hôtel mal famé quand ton père ne voulait pas se barrer.
Ma première fois bâclée, et ce foutu cendrier renversé dans les draps.
J'aimerais te dire si tu ne l'as pas encore réalisé le comédien raté que tu es, père célibataire involontaire et trentenaire paumé.
Et surtout le plaisir non dissimulé que j'ai pris à cliquer sur "ignorer" le jour où tu m'as demandé une amitié.

1 commentaire:

Anonyme a dit…

Et paf, un claque dans ta gueule. Et encore une fois tes mots qui s'envolent...

Mais bordel, quand vas-tu comprendre qu'il faut (c'est un ordre, un devoir) que tu construises une histoire? Les personnages, tu les as déjà.

E.