jeudi 15 avril 2010

La grognasse du 27.


Tu parasites jusqu'à mes écouteurs, en fait vous êtes deux mais une seule de vous m'intéresse. Je laisse l'autre pourrir au fond du néant de son insignifiance.
J'entends ton rire de sale cochonne, tu te penches vers le conducteur du bus, vous êtes de connivence. Tu t'étouffes tellement de rire que je ne distingue qu'un bout de phrase: "crochu, mais crochu!!" Te croyant à l'abri derrière la vitre qui entoure le chauffeur tu me regardes à la dérobée avant de te détourner pour mieux ricaner dans mon dos.
Du moins c'est ce que tu crois, connasse elle est teintée la vitre mais c'est pas une glace sans tain. Je les vois tes yeux porcins qui se marient à merveille avec ton gros cul qui nécessite surement deux sièges à lui seul.
Subitement tu comprends quelque-chose, tu t'arrêtes, ne te retournes plus. Forcément, j'ai arrêté ma musique, je suis toute à toi, j'attends que tu ouvres ta gueule encore une fois pour te faire bouffer le pare brise. J'ai déjà les images, je te prends par les cheveux, par cette meule de foin ondulée qui te sert de tignasse, et je tape ta tronche de grognasse sur la vitre, jusqu'à ce que ton visage ne soit plus qu'un amas de chair sanguinolente, que ton sang et ta morve, parce que tu chialeras je te le garantis, se mélangent comme les couleurs d'un tableau impressionniste.
Et quand enfin je te lâcherai, petite merde sanglotante, pour descendre à mon arrêt, je te dirai ces quelques mots que jamais tu n'oublieras: "La prochaine fois tu garderas pour toi ce que tu penses des autres."