jeudi 27 janvier 2011

Kingdom Hospital.

Passer l'après midi dans une chaise d'hôpital, éviter de laisser trainer ses yeux sur la perf, respirer par la bouche, refouler l'envie de vomir. Jamais je ne guérirai des souvenirs, le passé m'attendra toujours, bien caché derrière la porte d'une chambre. Si tout ceci m'est pénible je n'ose imaginer les fantômes qui se baladent dans la tête de mon père, comment il supporte l'ombre de la douleur qui plane sur nous, nous étreint le cœur dans son piège à loup.
A jamais je demeure horrifiée par la fragilité du corps, comment il se brise, se consume, se dégrade par le choc ou la maladie. N'attendez pas de moi le détachement, le fatalisme, jamais je ne percevrai la mort comme simple aléa de l'existence.

Pour la référence du titre.

vendredi 14 janvier 2011

A healthy mess

Des murs blancs, vaguement ornés sans réelle inspiration. "Chez moi" ça s'appelle, ou du moins c'est censé. Ce soir j'ai brusquement percuté que j'habitais un ensemble vide, qui ne dit rien sur la personne qui l'habite. Je suis entrée dans l'univers de quelqu'un d'autre aujourd'hui, son "merdier" m'a sauté aux yeux, parce qu'il était sain et vivant, parce qu'il racontait quelque-chose. En entrant dans sa chambre si personnelle j'ai pensé à la mienne, à ce grand espace glacé, jalonné de meubles; et un seul adjectif m'est venu: "muet".

mercredi 12 janvier 2011

Tell'em that is human nature

Ça nous brûle les yeux, il faut que quelqu'un parle, pour dénouer le nœud qui s'insinue dans nos gorges. Je lance au hasard une question à l'attention de mon père tassé dans son fauteuil, le regard aimanté à l'écran. Silence, pas de réponse.
Pour le monde entier c'était une légende, pour beaucoup une étrange créature toute aussi surdouée que malsaine. MJ, des initiales qui disent tout.
Personne ne sait à part notre famille ce que sa musique a représenté, à quoi nous la relions chacun sans avoir besoin de le dire. Le voir s'éteindre c'était dire au revoir au dernier bastion des souvenirs. Durant 1h40, sans doute romancée, épurée de la moindre aspérité négative on l'a regardé s'animer pour la dernière fois, juste pour nous, nous arrachant dans le même temps sourires et larmes rentrées.
Le jour où cette voix me laissera de marbre il y a fort à parier que je serai morte.

mardi 4 janvier 2011

Daydream believer and a homecoming queen

Fondu au noir sur une palette d'émotions que certains qualifieraient de faciles. Je ne sais pas exactement d'où me vient cette affection immodérée pour les séries "adolescentes".
Malgré les sentiments disséqués à travers des phrases alambiquées, les personnages à la grandeur d'âme si peu réaliste et les intrigues "tarte à la crème" j'aime croire que cet univers là conserve une part de vérité bien qu'idéale. Les livres, l'image c'est à eux que je dois la personne que je suis, failles comprises. Refuge à une enfance dérobée trop vite, réconfort naïf d'une trentaine approchante. J'ai décidé que malgré tout, je ne changerai pas, je ne renierai pas le sourire vague et la nostalgie douce amère qu'ils m'apportent..

dimanche 2 janvier 2011

You two, me and Gene Kelly..

On a laissé les aiguilles s'affoler sur le cadran, à peine rattrapés par les deux dernières minutes de l'année se terminant. Sans phrases surfaites ni silences lourds sans sourire niais sur le visage. Enfin je me suis sentie à ma place.
Pas de photos de cotillons à exhiber pour souligner la gaieté, sans ce besoin hystérique de jeter son bonheur à la face du monde, sans forcer le trait. De la franchise, du spontané, des rires simples, l'acidité d'une tarte au citron et la saveur du vin épicé.
Une soirée sans la pression du compte à rebours, sans résolutions vaines qu'on se fout de tenir.
On était peu, on était nous et c'était bien comme ça.