vendredi 30 octobre 2009

So I see, right through...

Minuit et demi, la rumeur du quartier s'élève, la clameur des voix mêlées et les verres qui s'entrechoquent. Matelas au sol, les bras en croix, les yeux grands ouverts je contemple le plafond blanc. J'apprivoise le décor, rembobine la journée écoulée; livre gratuit par erreur à la gare, une après midi de clichés. Changent les couleurs et la lumière au fil des heures, je m'adapte comme on bataille à la barre en pleine tempête. Ses yeux s'ombrent de noir, sa bouche s'ourle de rouge. Je tourne autour de ce corps de femme dissimulé aux regards, magnifié par des bas à rubans, relevé par un chapeau claque. Je ne dis rien ou presque, réoriente à peine son visage, c'est un rêve de naturel, de poses calmes et subtiles.
Les traits de noir resteront sur le coton, les bas au placard, mais moi je l'ai vue cette féminité brute révélée au miroir. Souvenir que j'isole, conserve en mémoire, entre les cris d'ivrogne, le boucan des soûlards...

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